Des articles — Anccef - Association nationale des conseillers conjugaux et familiaux

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UNE CCF DECONFINEE ET DECONFITE

Ca y est, la date est tombée. Ce sera le 11 mai. Ils n’ont pas osé le 8 mai car, malgré cette date de victoire contre l’ennemi, on ne parle pas du même…

Il n’empêche, me voilà bientôt dé confinée mais à ce jour surtout déconfite… C’est-à-dire déconcertée, confuse, troublée.

Déconcertée car je me retrouve sans élan : pas envie de reprendre mon activité ! Je suis bien là chez moi à suivre mon rythme biologique pour les repas, pour dormir et pour m’activer ou non. Certes, je me suis mise au rythme du télétravail de mon mari : matinée active, après midi sieste, lecture, balades, peintures, série… En effet, durant ce confinement j’ai appris à me dire que « rien ne presse », que je ne « dois » plus rien faire, j’ai banni de mon vocabulaire les « il faut » pour les remplacer par : « j’ai envie » ou « j’ai pas envie »…

Et là le dé confinement « m’oblige » à me dire « qu’il faut » que je retourne au cabinet ! Ce qui signifie qu’en amont « il faut » que je rappelle tous mes patients que j’ai fait patienter depuis presque deux mois pour leur dire que je reprends mes activités et qu’ils peuvent appeler quand ils veulent pour reprendre un rendez vous… Certains répondent présents au quart de tour et les rendez vous commencent dès lundi 11 mai… D’autres semblent encore en proies au flou pas du tout artistique de la reprise des écoles, à quel rythme ? De la reprise du boulot, en télétravail ou présentiel ? Quand ce n’est pas des réalités économiques qui leur font dire que le travail ne pourra être repris que quand ils auront retrouvé leur travail à plein temps ou leurs indemnités d’intermittents. Autrement dit aux calendes grecques !

Confuse car il va falloir que je fasse avec ce fichu virus potentiel. Donc que je m’organise pour porter un masque (je le change quand ?), que je demande à mes patients de venir avec leur drap de bains pour poser sur mes fauteuils en tissu impossibles à désinfecter, et avec leur stylo pour ne pas avoir à leur en prêter un… Ah si un truc drôle dans l’histoire, un patient, soucieux que je ne puisse pas non plus nettoyer la moquette au sol m’a proposé d’enlever ses chaussures à l’entrée ! Le cabinet du CCF, nouvelle mosquée des croyants de l’amour ! Il faudra aussi que je prévoie la boite à chèque pour ne pas avoir à les toucher (on savait l’argent sale mais en plus maintenant il est potentiellement contaminé !). Et de retour chez moi, je vais devoir adopter des gestes d’hygiène contraignants : dès le pas de la porte, me déshabiller, me changer, laver tous mes habits et bien sur laver les mains, le masque, les lunettes. Gestes courants pour les soignants, inédits pour moi, soignante de l’âme et des sentiments !

Troublée enfin par ma non envie de reprendre ce métier que j’aime. Pourquoi ?

Y a-t-il des craintes ? Oui, tout d’abord celle d’avoir un afflux de personnes en souffrance du fait du confinement. Suis-je prête et suffisamment gorgée d’optimisme pour y répondre ?

Ensuite celle de me mettre potentiellement en situation de risque car je vais croiser des personnes potentiellement contaminées. Cet à priori de défiance m’encombre là où j’ai plutôt appris à être dans un à-priori de confiance dans mes patients et ce qu’ils me disent.

Aspirais-je à autre chose ? Sans doute. Un autre monde, un autre rapport au travail, au temps et à l’argent. Il est à construire et de nombreuses voix portent pour proposer d’autres façons de faire.

Qu’ai-je envie, moi de proposer ? Pouvoir être à l’écoute de moi-même avant de me proposer pour être à l’écoute de mes patients. Vivement la reprise des supervisions !

Pouvoir être suffisamment ancrée dans la perspective d’un avenir joyeux, pour transfuser cet élan d’un plus tard mieux que maintenant. Les couples ont besoin de cette force pour oser bouger quelque chose dans leur vie. A moi de me nourrir d’optimisme et pas de journaux télévisés !

Peut être qu’il faut que je devienne un fruit confit, gorgée de sucre pour donner goût à l’avenir ?

Bénédicte, ce 30 avril 2020

CONFINEMENT ET VIOLENCES CONJUGALES Les associations qui accompagnent les femmes victimes de violences conjugales assurent actuellement des permanences d’écoute et d’information notamment en lien avec le 3919. Le confinement renforce les risques, et les victimes n’ont pas forcément la possibilité de dénoncer les auteurs de violences. Au Cidff du Rhone, le nombre d’appels augmentent de jour en jour, beaucoup sont des demandes d’informations juridiques et aussi d’écoute psychologique. Des femmes appellent et attendent la fin du confinement pour dénoncer, partir ou demander le divorce. En effet, celui-ci fige la situation et ne permet pas de se projeter dans un nouveau logement, un nouvel emploi. Il n’y a que les cas de grand danger où la police intervient où l’auteur est reconnu. Le confinement a donc exacerbé certaines situations conjugales et les difficultés familiales vont certainement surgir après.

Béâtrice MARET 

 Pourquoi les conflits autour de l'héritage de Johnny Hallyday nous troublent-ils autant ? La mort qui fige les loyautés et les déloyautés au sein des familles ne fait que refléter la manière dont les vies se sont construites. Article de Caroline Kruse. Huffingtonpost.fr. 21/02/2018

 Hyperconsommation de Pornographie : Quel impact sur la vie du couple?
Article de Jean Michel Mainguéné publié dans la revue différence n°146/147

 Pourquoi le schéma du dominant-dominé dans le couple n'est plus une question de sexe. Article de Caroline Kruse. Huffingtonpost.fr.