"Entre fin de vie ou faim de vie". Bénédicte Sempé-Némoz, CCF à Chambéry. — Anccef - Association nationale des conseillers conjugaux et familiaux

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"Entre fin de vie ou faim de vie". Bénédicte Sempé-Némoz, CCF à Chambéry.

Bénédicte Sempé-Némoz partage avec nous sa réflexion de professionnelle face à la réalité d’une mort qui approche.

Fin de vie ou FAIM DE VIE

Au début de la mort nous ne serons plus là !

Fin de vie ou faim de vie ? Que nous disent nos patients qui abordent, en séance, la réalité de leurs problèmes de santé ? Qu’attendent-ils de nous ? Qu’on leur parle de la mort ou de la vie ? 

Sans doute un peu des deux. 

Ecouter, entendre leur peur de la mort qui frappe à la porte. Parce que les résultats ne sont pas bons. Parce que des métastases continuent leur travail de sape. Parce que la fatigue leur donne parfois envie « que ça s’arrête »… Écouter, entendre et les rejoindre dans cette peur universelle. 

Ne pas nier, ne pas minimiser mais prendre en compte, soupeser, regarder cette évidence : nous sommes tous mortels mais certains semblent plus près de la fin que d’autres. Est-ce vrai ? 

Ne sommes nous pas tous susceptibles de mourir demain peut être d’un accident ou après demain de maladie ? Alors nous avons tous le devoir de profiter de la vie qui nous attend ou qui nous reste.

Ecouter, entendre leur goût pour la vie. Le petit filet qui reste mais qui sait enchanter sur « pas grand-chose » : un rayon de soleil, le chant d’un oiseau, un rire d’enfant, une attention d’un proche. Et puis toujours ce fichu espoir qui s’accroche ! Le prendre en compte aussi et faire alliance avec lui. Parler du temps passé car c’est beau une relecture de vie !

Parler du temps présent avec ses hauts et ses bas.

Parler du temps futur dans des projections réalisables ou pas, tant qu’elles nous font rêver !

Car tant qu’on est en vie on reste vivant !

Et après ? Certains se projetteront dans une vie autrement. Une vie après la mort, une résurrection, une réincarnation selon leurs croyances. Ou une autre forme de présence. C’est le pari des croyants. Cela aide les restants. 

Il y aura de toute façon les souvenirs et l’impact qu’on aura pu laisser à nos proches, nos amis, nos rencontres… 

Et ça nous pouvons en parler avec nos patients : quelle trace veulent-ils laisser d’eux ?

 

Bénédicte, 18 juillet 2023