Gyslaine Le Gouguec, CCF à Tours (37) nous apporte un témoignage de la réalité de la fonction entre ses deux postes au Service de Santé Universitaire et en cabinet libéral. — Anccef - Association nationale des conseillers conjugaux et familiaux

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Gyslaine Le Gouguec, CCF à Tours (37) nous apporte un témoignage de la réalité de la fonction entre ses deux postes au Service de Santé Universitaire et en cabinet libéral.

Un parcours collaboratif avec les psychologues s’est peu à peu installé et perdure aujourd’hui jusqu’à l’amitié. Un bel exemple du “prendre soin” de sa fonction jusqu’à une vraie reconnaissance.

Pouvez-vous nous parler de votre situation professionnelle aujourd’hui ? 

Je suis retraitée depuis le 1er septembre (62 ans) après avoir à temps partiel exercé dans un Service de Santé Universitaire de l'Université de Tours (37). Avec ce temps de travail en tant que salariée je cumulais une activité en libéral depuis une quinzaine d'années.

A ce jour, je continue à 50 % les jeudis, vendredis et samedis matins en cabinet en libéral avec 1 psychologue clinicienne qui vient tous les mardis et 1 CCF qui vient les lundis et vendredis.

Qu’est-ce qui a été aidant dans votre pratique dans le cumul d’une activité salariée et libéral ?

J'ai apprécié, lors de mes temps "clinique",  avec les psychologues du Service de Santé Universitaire, pouvoir parler des situations que je vivais dans le cabinet en libéral (que ce soit des personnes seules, des couples ou des familles) ; je bénéficiais en plus d'une supervision payée par le Service, une fois par mois qui me permettaient aussi d'élaborer autour des patient-e-s que je recevais, en libéral comme dans le Service de Santé. Un avantage appréciable.

Les consultations du Service de Santé Universitaire s'adressaient uniquement à des étudiant-e-s entre 18 et 25 ans majoritairement et de pouvoir recevoir en libéral un autre public plus diversifié me convenait bien. 

J'ai bénéficié de formations une fois par an que je pouvais demander auprès du service RH afin d'élargir mon champ de compétence sur les demandes des étudiant-e-s : Stress, isolement, vie affective relationnelle et sexuelle, lien avec les parents, toutes formes de violences, etc, etc....

Qu’est-ce qui continue d’ être nécessaire aujourd’hui depuis toutes vos années d’expérience ?

Ce qui me semble nécessaire aujourd'hui est de continuer à rester en contact avec les collègues psychologues afin de pouvoir toujours et encore, s'interroger, questionner nos transferts et contre transferts... Une des collègues psychologue du Service de Santé partage le cabinet en libéral avec moi et une autre collègue CCF ;  elle vient une fois par semaine. Une bonne collaboration avec des temps clinique une fois par mois et des temps conviviaux (se retrouver au restaurant par exemple....).

Je continue la supervision une fois par mois avec la même psychologue : cette séance me semble indispensable pour se confronter à un autre regard et développer mes compétences.

Avoir plus de temps pour s'occuper de soi et être plus disponible avec ses patient-e-s me permet un confort de vie, un mieux-être.

Pouvez-vous nous parler de cette « collaboration/entente CCF-psychologue qui vous a suivie durant votre carrière ?

Ma collaboration avec les psychologues , à l'intérieur du Service de Santé Universitaire n'a pas toujours été aisée ; en effet je pouvais ressentir un certain mépris du métier de CCF car non universitaire, une certaine crainte peut-être sur la supériorité de leurs études ; CCF ? les psychologues ne comprenaient pas quel était ce métier ; je pouvais quelquefois répondre qu'ils étaient comme les "médecins"des généralistes et que dans le cadre du métier de CCF j'avais une spécialité : celle de recevoir les couples et les familles.

Au fur et à mesure du temps, j'ai pris confiance en moi pour prendre place face, quelquefois au "couple de psychologue" (couple fictif car 2 psychologues travaillant dans le service avec moi !) et créer une dynamique entre nos métiers non contradictoires et en apprécier la complémentarité. 

Ainsi peu à peu nous pouvions proposer aux étudiant-e-s, s'il ne sentait pas à l'aise avec la CCF ou en tant que CCF,  peu encline à poursuivre des consultations avec certain-e-s étudiant-e-s n'entrant pas dans mon champ de compétence et vice-versa.

J'ai travaillé 14 ans dans ce Service de Santé avec des psychologues qui sont partis et d'autres qui sont arrivés et depuis 10 ans environ une entente cordiale, voire des professionnels qui sont restés des amis, encore à l'heure actuelle, avec une vraie reconnaissance de mon métier.

ET MAINTENANT 

Je continue sur cette année universitaire à travailler avec 2 collègues psychologues (femmes) ; l'une avec laquelle j'anime des ateliers gestion du stress 3 jeudi après-midi par mois de 2 heures pour un groupe d'étudiant-e-s au maximum de 12.

Nous avons fait des formations communes avec des psychomotriciennes et psychanalystes pour être performantes. 

A ce jour nous allons former ma remplaçante pour la prochaine année universitaire.

La deuxième collègue est un temps plus réduit (un binôme pour une animation de groupe autour de la vie affective, relationnelle et sexuelle) 3 fois par an de 10h à 15h. Les étudiant-e-s viennent visionner avec un casque de réalité virtuelle, en tant que témoin, une scène de harcèlement d'une durée de 7 mn et ensuite pouvoir échanger avec nous sur leurs ressentis, leurs représentations...

J'anime aussi, seule, en fac de médecine une intervention de 2 heures sur les techniques d'animation auprès des étudiant-e-s en 1ère année de médecine.

Un départ du secteur du salariat en douceur, qui me permet de dire au revoir tranquillement.

Comme je bénéficie d'une somme d'argent sur un compte formation (CPF) je vais regarder comment améliorer encore mes compétences par une formation.

Je m'inscris sur la plateforme  COOPLEO et je suis dans le partenariat avec l'ANCCEF et le Ministère de l'intérieur pour recevoir des couples ou l'un des 2 policiers.